C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     ACQUÊT     
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Au triboul gît souvent l'acquêt "Là où il y a de l'agitation, du désordre, il y a du profit à en retirer" : [Les Sarrasins assiègent la cité de Traffesonde ; une dispute s'élève parmi eux. Les soldats qui sont aux créneaux, témoins de cette situation, annoncent le fait à leur roi] Et quant le roy en fu adverty, il s'escrya lors, diasant : "Or aux armes ! beaux seigneurs, fait il, aux armes ! qui le povoir en aurar, si allons la dehors veoir quel debat noz ennemis ont l'un contre l'autre. Si ne pourrons faillir a estre d'eulx vengiez par quelque maniere, Car, comme on dit en commun langage : ou triboul gist souvent l'acquest !" Et lors s'armerent les Persans le plus tost qu'ilz peurent (Mabrien V., 1462, 356).

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     CONSEIL     
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Quand la chose est faite, le conseil en est pris "Quand la chose est faite, il n'est plus temps de délibérer pour en décider" : Mais quant le cose est faite, on le dist moult souvent, Conseil n'y a que faire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 559). On dit souvent en langage commun que quant la chose est faicte, le conseil en est prins. Si le ramentoit l'istoire a propos pour tant que les haussaires larrons ne se povoient repentr de ce qu'ilz avoient entrepris. Et par necessité convenoit qu'ilz se deffendissent jusques a la mort ou qu'ilz s'enfuissent honteusement. (Mabrien V., 1462, 311). ...quant la chose est faite le conseil en est pris (WAVRIN, Chron. H., t.4, p.1471, 130).

Rem. Morawski 1727 : Puisque la chose est faite, li conselz en est pris ; Hassell 75, C185.

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     CONSEIL     
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Qui ne croit bon conseil n'est pas bien avisé : Pren d'Abstinence les consaus, Celle ne dois tu pas mescroire, Se tu ne le crois tu es faux ; Bien doit a l'omme venir maus, Certes, qui conseil ne veut croire. (JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 147). Et lors parla ung moult noble prince nommé Sanguin, disant en plain consistoire : "Qui fait ce qu'il peult, beaux seigneurs, fait il, doit bien estre tenu pour excusé, et qui ne croit conseil quant il est bon n'est mie bien advisé. Pour nous le di en partie, et pour Mabrien aussi, lequel, quelque conseil que donné lui ayons, a voullu de son sens ouvrer..." (Mabrien V., 1462, 423).

Rem. Cf. aussi Morawski 415 : Consels arriere main n'est preuz, 545 : De povre conseil mavés jugement, 1589 : Par mauvais conseil va la vile à honte, 2019 : Qui ne croit conseil ne l'a.

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     DEUIL     
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Deuil sur douleur est grande maladie : Or estoit (...) le noble roy Aymon si dollent que plus ne povoit, et non sans cause, car Sinamonde, sa femme (...), qui tant fu belle, estoit nouvellement morte, donc se son cueur estoit desplaisant, nul ne s'en doit esmerveiller. Et dueil sur doulleur est grant malladie (Mabrien V., 1462, 135).

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     DIRE1          DIRE2     
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Le dire et le faire sont deux : [Mabrien demande à un bourgeois de Jerusalem où sont partis les chrétiens] "Par ma foy, sire, ce lui respondi le bourgoiz, de ce que vous me demandez ne vous sauroye je veritablement respondre, pource que dire et faire ne sont mie souventeffoiz tout ung, maiz de la conclusion qui herssoir fut faicte entr'eulx vous di que ilz devoient aller en Acre..." (Mabrien V., 1462, 182-183). Le dire et le faire sont deux. S'il est vrai, ce que tu [Vertus] me dis, Nous en verrons de bien honteux Et de bien camus plus de dix ; Tous coeurs loiaux, preux et hardis En seront grandement joyeux Et les mamelus, anoyeux, S'ilz ont retourné croix et chappe. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 200). LE MOUTON au LOUP (qui vient de lui faire des promesses de don). A beau parler closes oreilles. Hardis amant n'est point honteux De promettre tant que a merveilles, Mais le dire et le faire sont deux ; Ja promesse de convoiteux Ne me tira hors de ma lisse. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 658).

Rem. Morawski 695 : Entre faire et dire a moult ; Hassell 97, D104 ; DI STEF. 262c, dire.

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     DONNER     
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Par trop donner peut on soi et les autres apauvrir : "Vous estes trop habandonné, Mabrien, beau doulx filz, fait il, et tant vous di que par trop donner peult on bien soy et autry apovrir ; et pour tant fu Raison establie, laquelle ne conseille point que on donne le sien, se on ne scet bien a qui, pour quoy, quant et comment." (Mabrien V., 1462, 117).

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     FAIRE     
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Ce qui est fait est fait : Haa ! tresdesleale Fortune (...), comment tu m'as deshonnouré a tousjours mais quant tu ne m'as laissé demourer entre les bons et eureux, ains m'en as eschassé sans esperance de retourner, car ce qui est fait ne peut estre a faire ! (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 88). Mais chou qu'est fait est fait, autre cose n'i quiert ; Ou li chevaux quiet mort, yl est de tous jugiet Que c'est ou on l'escorche (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 428). Er alors le duc à peu de mots bien courts respondy : "Levez-vous, levez : ce qui est fait est fait et passé. J'ay tout pardonné et me tiens à content. Levez-vous, vous estes nobles hommes et mes subgès, soyez-moy bons et léaux et vous m'aurez à bon prince." (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 150). [Gloriande, la fille du soudan, veut délivrer Mabrien, retenu en prison ; celui ci vient de tuer son geôlier] La damoiselle dist : "...Bien sçay que vous este nobles homs, preux, hardi et vaillant, et si a en vostre fait grant oultrage quant en tel dangier comme prisonnier que vous estes du soudanc, avez cellui occiz en ma presence, sans l'ayde et compaignie duqel je ne vous povoye delivrer ne venir vers vous. Ce qui est fait n'est mie a faire..." (Mabrien V., 1462, 206-207).

Rem. Morawski 335 : Ce qui est fait n'est pas a fere ; Hassell 107, F7.

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     FILS     
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Le fils ne doit faillir au père : Le filz ne doit par vraye nature faillir au pere ; si vous commande et prie que par vous soit vostre pere mis hors du perilleux et mortel dangier en quoy il est par la grant mauvaistié et trayon d'un Sarrasin. (Mabrien V., 1462, 427).

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     HONNEUR     
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Honneur vient de largesse : ...que voz dons soient par largesse et honneur employez, car de l'un vient l'autre, qui bien le veult entendre : honneur vient de largesse, et par honneur on est en tous lieux bien venu. Si vous conseille que en toutes compaignies soyés larges, doulz et courtois, si serés de toutes gens prisié, amé et chery (Mabrien V., 1462, 118).

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     MAISON     
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Qui voit brûler la maison de son voisin doit avoir peur pour la sienne : Ne dit le proverbe rural, et commun que "bien se bat qui par autrui se chastie", et que "qui autrui maison voit brusler de la sienne paour doit avoir" ? (CHR. PIZ., Avision R.D., 1405, 47). Et cil doit avoir grant paour de sa maison, qui voit le feu en la maison de son voisin. (Honn. cour. Fr. P., 1418-1420, 70). J'ay souvenance Que qui voit la maison ardoir De son voisin, je croy et pense Que grant doubtance De la sienne bien doit avoir. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 200). Si fu lors Yvon moult joyeulz, et son frere Aymon pareillement, lequel avoit grant paour de Sinamonde, d'Angorye et de son pays pareillement, car qui voit la maison de son voisin ardoir, il n'est mie du tout asseuré de la sienne. (Mabrien V., 1462, 90).

Rem. Morawski 823 : Grant poür put avoir que voit la meson son veisin ardre et 2190 : Qui voit la meison son voisin ardoir douter doit de la soue ; Hassell 155, M20 ; DI STEF. 515c, maison.

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     NATURE     
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Toutes choses retraient à Bonne Nature : Or est ainsi que toutes choses retraient a Bonne Nature, et des pieça le me fist mon cueur sentir et savoir des icelle heure que j'espargnay Yvon en deux ou trois batailles, quant bien l'eusse occiz a mon plaisir ; mais je ne le voulluz faire ne consentir : ne le voulloit ma voullenté, de quoy je doy sur toutes riens Dieu gracier. [Le narrateur est le fils d'Yvon, qu'il a épargné, sans savoir que c'était son père, grâce à Bonne Nature] (Mabrien V., 1462, 194).

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     OCCIRE     
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Mieux vaut sauver sa vie que se laisser occire à escient : Si le fuyoient pour ce [le roi de Nubie] ceulx d'Acre et de Jherusalem, et non sans cause, car mieulx vault sauver sa vie que soy laisser occire a escient. (Mabrien V., 1462, 150).

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     VALOIR     
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Nul ne vaut qui ne se fait valoir : Et quant il [Mabrien] eust ses faiz achevez, ses vaisseaux appoinctez et son erre prepparee, il se voulu lors partir atout .X. mil hommes pour le compaigner a toutes avantures, disant a soy mesmes que nul ne vault s'il ne se fait valloir (Mabrien V., 1462, 286).

Rem. DI STEF. 865c, valoir.

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     VASSELAGE     
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Ce n'est pas vasselage ("vaillance") de se bouter en lieu périlleux sans pouvoir s'en retirer au besoin : Si le fuyoient pour ce [le roi de Nubie] ceulx d'Acre et de Jherusalem, et non sans cause, car mieulx vault sauver sa vie que soy laisser occire a escient. Si sont aucuns telz faiz de plusieurs gens reprouvez, et dient que c'est petite hardiesse de fuyr ; mais aures dient que ce n'est mie vassellage de soy bouter si avant en ung lieu perilleux que on ne s'en puisse retirer et mectre au besoing a sauveté, ains peult on dire que c'est une follie procedant d'oultrage. (Mabrien V., 1462, 150).

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     VIRETON     
Au malheureux chiet toujours le vireton ("flèche ou trait d'arbalète qui tournoie dans l'air") : Verités est que jamais ung mal ne vient sans l'autre : joye me fuit, anuy et couroux m'aprochent, aujourd'uy sera mon mal raenforchiés ? Au maleureux le vireton (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 223). ...lors eussiés vous veu trait voller par my l'air si dru comme se pluye fust cheue du ciel. Et qui s'en povoit garder, il s'en gardoit, et qui ne povoit, il estoit feru, navré, affollé, ou son cheval. Et pour ce disoit on eu temps passé, et dit on encores bien souvent : au malheureux chiet tousjours le vireton. (Mabrien V., 1462, 171).
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